ZERO BUDGET, en INDE, pour une agriculture naturelle et économe

2020

Inde

Effectif : 1 296 000 000
Contact :
Ram Nath Kovind (président de l'Inde)
<b>ZERO BUDGET, en INDE, pour une agriculture naturelle et économe</b>

Contexte

 

La "Révolution verte" des années 60 a imposé une agriculture intensive, basée sur des monocultures cultivées utilisant fortement engrais, pesticides et irrigation. Néanmoins, des alternatives agroécologiques à ce modèle agri-industriel ont vu le jour. On peut citer la permaculture, l’agriculture biologique ou l’agroforesterie.

L’Inde souffre d’une crise chronique de l’eau. 90 % des ressources en eau sont utilisées en agriculture et la ressource s’épuise.

Zéro Budget Natural Farming (ZBNF) est un ensemble de méthodes agricoles initié dans l’Etat Indien du sud Karnataka. Ce mouvement s’est ensuite répandu dans plusieurs états indiens.

 

objectif

  •  Réduire les coûts de production.
  •  Mettre fin à la dépendance des agriculteurs à l’égard des prêts.
  •  Promouvoir l’utilisation d’intrants naturels pour bannir l’utilisation de produits chimiques.

Démarche

En ce qui concerne l’histoire du mouvement : Le mouvement ZBNF est né de la collaboration entre l’agronome Subhash Palekar qui a créé les méthodes ZBNF et l’association des agriculteurs de l’état Karnataka Rajya Raitha Sangha (KRRS). La plupart des agriculteurs du KRRS sont membres du mouvement ZBNF. Le KRRS a été un instrument essentiel dans l’adhésion des agriculteurs. Il organise des camps d’entraînement à ces nouvelles méthodes. Les agriculteurs de ZBNF sont pour la plupart issus du milieu rural et sont propriétaires de leurs terres. A l’échelle nationale, le mouvement a un réseau élargi de collaborateurs bénévoles.

 

En ce qui concerne l’organisation du ZBNF : Au niveau local, le mouvement a une organisation informelle : les agriculteurs sont en contact et échangent sur leurs pratiques. Chaque région a son mode d’organisation et ses tendances dans les méthodes de culture. A l’échelle nationale, les terrains d’entraînement aux méthodes ZBNF sont organisés et conduits par Palekar. L’entraînement dure 5 jours, une fois par an. Entre 300 et 500 agriculteurs y participent. Les alliés au mouvement jouent un rôle important dans l’organisation. Ils assurent le logement, la restauration et le terrain pour l’apprentissage. Quelques états soutiennent financièrement le mouvement mais il n’y pas d’autres politiques pour promouvoir le ZBNF. L’un des points d’amélioration de cette démarche est le marketing des produits. De nombreux agriculteurs vendent leurs produits naturels comme s’ils avaient été produits chimiquement, sans différence de prix donc. 

 

En ce qui concerne les méthodes ZBNF : On distingue 4 piliers dans les méthodes élaborées par Palekar.

Tout d’abord, il y a le jeevamrutha, une culture microbienne fermentée qui offre des nutriments pour les microorganismes du sol. Il catalyse le développement de ces microorganismes et permet ainsi l’enrichissement du sol. Il s’applique 2 fois par mois sur les cultures.

 

Ensuite, le beejamrutha est un traitement pour les cultures, il protège notamment les jeunes racines des champignons. Ces deux substances sont faites à partir de bouse de vache, d’urine de vache, un puissant fongicide naturel, de la chaux et de la terre.

 

Le troisième pilier est la méthode du paillis. Il en existe 3 sortes : le paillis vivant, le paillis de paille et le paillis de sol. Ces méthodes permettent notamment de diversifier les cultures.

 

Le dernier pilier concerne l’humidité : Palekar conteste l’idée selon laquelle les plantes et racines ont besoin de beaucoup d’eau. La technique de Whapasa consiste à apporter aux racines de la vapeur d’eau, encourageant ainsi la réduction de l’irrigation. 

 

D’autres méthodes s’ajoutent à ces 4 piliers : la culture intercalaire, la construction de contours et murets de protection, l’utilisation d’espèces locales de ver de terre et la bouse de vache….

Facteur clé du succès

·    Bénéfices non seulement agronomiques mais aussi sociaux et économiques.

 

·    Amélioration de la qualité des productions.

 

·  Large réseau de collaborateurs venant de secteurs divers : médias, politiques locaux, magasins bios.

Contribution à la performance de l'entreprise

·   Compétences agronomiques transmises et apprises par les agriculteurs au cours de sessions de formation.

·  Inscription du mouvement dans une dynamique nationale de développement de méthodes agroécologiques. 

Bénéfices pour la filière

·       Accompagnement des agriculteurs dans l’élaboration des nouvelles méthodes.

·       Développement de la filière biologique.

·       Réduction des coûts de production des agriculteurs, meilleure stabilité financière.

 

Ce document a été réalisé par les membres d’AgroParisTech Service Etudes.

Pour en savoir plus :

Article de la FAO